Un invité en construction

Quand on devient parent, on redécouvre ce qu’est un enfant. On l’a été un jour mais on a oublié!

Ce qu’on oublie, surtout, c’est que cet enfant, c’est notre invité. En général, on l’a voulu, espéré, parfois longtemps.

couple femme enceinte

On s’est promis de lui donner le meilleur, d’être des super parents. Et puis après quelques temps, les mauvaises nuits, des pleurs qui nous prennent au dépourvu, et nous voilà hurlant notre stress à ce cher invité: « mais tais-toi!!!!!! », ou encore: « C’est l’heure de faire DO-DOOOO!!! »

Ben oui, nous on avait commandé ça :

bébé mignon

Pas ça :

bébé pleure

Ce que l’on oublie, qui saute aux yeux pourtant, c’est qu’un enfant est un être en construction.

Il ne nous viendrait pas à l’idée de dire à un enfant de quelques mois: « mais enfin, marche! », ou bien « allez, parle, quoi! ». On SAIT que ce n’est pas possible avant 12 / 15 mois pour la marche, et que les enfants ne savent pas forcément parler correctement à l’entrée en maternelle.

 

Pour la gestion des émotions et du stress, en revanche, ce n’est pas pour rien que la sagesse populaire a décrété que 7 ans était l’âge de raison: avant cet âge, il est très difficile pour un enfant d’être “raisonnable”!

7 ans, c’est le temps qu’il faut au cerveau pour apprendre à gérer son stress et ses émotions.

Avant cela, tout entier pris dans ses émotions ou son stress, les phrases comme « calme-toi ! », ou « arrête de pleurer! », ou encore « ça suffit les caprices, arrête ton cinéma ! » n’auront aucun effet. Les cris et les fessées pourront donner l’illusion de calmer l’enfant, qui se tait tout à coup et se fige. C’est seulement qu’il entre dans une phase de sidération, seule réponse que son cerveau encore immature est en mesure de mettre en œuvre pour gérer ce stress qui, via l’amygdale, l’inonde de cortisol.

Or le cortisol est une hormone qui, lorsqu’elle est présente en excès, détruit les neurones.

Oui, vous avez bien lu. Trop de stress abîme le cerveau de votre enfant !

La bonne nouvelle, c’est que le cerveau est aussi capable de sécréter une hormone qui l’aide à grandir : c’est l’ocytocine. Un câlin de 7 secondes, et déjà l’ocytocine commence à se répandre dans notre corps !

enfant mamie câlin

Alors, essayons de traiter nos enfants comme des invités de marque : notre puce a renversé sa tasse, et nous regarde, piteuse. Imaginez qu’à sa place, se trouve votre meilleure amie. Désolée, elle vous demanderait l’éponge pour réparer sa maladresse. Et vous diriez probablement d’un ton rassurant : « non, laisse, je m’en occupe, c’est pas grave ».

Ainsi, au lieu de décharger notre stress sur elle en la culpabilisant: « mais c’est pas possible, ce que tu es maladroite ! Tu crois que j’ai que ça à faire, de réparer tes bêtises?!!! » (Imaginez-vous dire ça à votre meilleure amie, sur un ton de reproche… Ça le fait pas, hein?), pourquoi ne pas donner l’éponge à notre puce, pour qu’elle puisse assumer les conséquences de sa maladresse?

Et au prochain débordement émotionnel du loustic, au lieu de lui intimer de “se calmer”, et si on l’aidait à le faire ? Pour cela :

– on se met à sa hauteur,

– on lui propose un câlin (sans le forcer s’il le refuse),

– on parle doucement (les maîtresses le savent, plus elles parlent fort, plus le niveau sonore augmente dans la classe, et vice-versa… les enfants sont câblés pour imiter, c’est comme ça qu’ils apprennent !),

– on verbalise son émotion (idéal pour qu’il apprenne à les reconnaître et en plus, ça aide à en faire redescendre le niveau),

– le tout, avec empathie dans le ton et les mimiques.

Cette technique a été testée et approuvée avec mon cadet qui a une voix puissante, TRÈS fatigante pour les oreilles, quand quelque chose ne va pas. Les cris qui peuvent durer plusieurs minutes si on ne fait rien (ou si on crie en retour, auquel cas ils s’amplifient voire s’accompagnent de coups) cessent en quelques secondes avec un câlin et quelques paroles douces et empathiques.

Et le “monstre” hurlant redevient petit garçon affectueux et coopératif…

 

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Notre enfant, c'est à la fois notre invité, et un être en construction... Cet article invite tous les parents à en prendre conscience, pour le traiter comme tel (et pas comme un adulte miniature)

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2 commentaires sur “Un invité en construction”

  1. Le fait que vous fassiez référence à « l’invitée de marque » veut-il dire que vous avez lu le livre qui porte le même nom, « Comme des invitées de marque » ? Je viens de le terminer….il est bouleversant…
    Merci pour ce bel article.

    1. Merci pour votre commentaire!
      Non, je n’ai pas lu ce livre; je l’ai cherché sur internet du coup, cela me semble être un beau témoignage d’unschooling (et hop! un livre de plus sur ma liste de lecture personnelle).
      Je réfléchis beaucoup à cette possibilité d’unschooling (non, l’école n’est pas obligatoire, c’est l’instruction qui l’est), mais pour l’instant ce n’est techniquement pas possible (il faut pouvoir être à la maison ET disponible pour ses enfants, accessoirement être d’accord sur le sujet avec son conjoint).
      Du coup je rêve d’une école proche de chez moi (pour continuer d’y aller à pied comme aujourd’hui), qui mélangerait les âges (ils apprennent tellement en regardant des « un peu plus grands », et ils retiennent tellement plus quand ils réexpliquent à un plus petit), qui proposerait des activités type Montessori aux enfants (je ne crois pas trop à la philosophie de « laissons faire l’enfant, il va apprendre tout seul », je pense qu’il apprend quand il est intéressé, et que c’est à l’adulte de lui proposer des activités qu’il ne connaît pas encore, donc vers lesquelles il ne pourrait pas aller spontanément).
      Dans cette école, on leur proposerait des activités en anglais par des anglophones, de la musique, de la philosophie, de la méditation, des activités manuelles, énormément de manipulations, du sport, un peu de « papier-crayon » (à bas les « fiches »!), aucun écran…
      Dans cette école, les enfants apprendraient à gérer leurs émotions (par exemple avec l’EFT), et ils baigneraient dans un environnement CNV: ils pourraient ainsi apprendre par l’exemple à reconnaître leurs émotions, leurs besoins, ceux des autres, et à faire des demandes bienveillantes.
      Ils seraient heureux d’aller à l’école, empathiques, coopératifs; et ils pourraient cultiver leurs plus belles compétences au lieu de les réprimer pendant des années, voire pendant toute une vie (quel gâchis). Devenus adultes, ils seraient une force de paix pour ce monde…

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