Que faire face à un enfant qui ment

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Là, pas de doute possible, vous venez de prendre votre enfant sur le fait, et pourtant il nie. Cela ressemble à un gros mensonge... mais cela en est-il un, vraiment???

Là, pas de doute possible, vous venez de prendre votre enfant sur le fait, et pourtant il nie. Cela ressemble à un gros mensonge… mais cela en est-il un, vraiment???

Bonjour cher parent bienveillant!

 

Votre enfant a 3, 4 ou 5 ans. Vous le prenez sur le fait… Et il nie.

Pris en flagrant délit de mensonge, pensez-vous!

Et peut-être que vous lui dites des choses comme « arrête de mentir, je t’ai VU.E!!! »

 

Mais s’agit-il bien d’un mensonge au sens où on l’entend, nous adultes?

Un mensonge, pour nous adultes, c’est une « assertion sciemment contraire à la vérité » (d’après google suite à la recherche « définition mensonge »).

Le mot important de cette définition, c’est « sciemment ». Pour mentir, il faut savoir reconnaître la vérité de l’imaginaire, et avoir la volonté de tromper l’autre, délibérément.

 

Or, vous vous en doutez… A 3, 4 ou 5 ans, un enfant n’est pas capable de tout ça.

C’est que… à la naissance, il ne sait pas faire la différence entre lui et les autres (il ne sait pas que son bras est à lui et que votre bras est à vous).

Vers 2 ans, il commence tout juste à acquérir la notion qu’il a une identité propre (son bras est à lui, il peut agir dessus), mais il ne sait pas encore que c’est pour tout le monde pareil (votre bras et celui de votre conjoint font partie d’un même tout que l’enfant pourrait définir par « ce qui n’est pas moi »).

Mais même s’il commence à percevoir que son bras est à lui, c’est encore très flou (parce que son bras ne fait pas toujours exactement ce qu’il voudrait).

 

Voilà pourquoi un petit de 3, 4 ou 5 ans peut, en toute bonne foi, nier avoir découpé son tee-shirt avec les ciseaux qu’il tient en main.

C’est que techniquement, pour lui, ce n’est pas vraiment lui, c’est ce bras, avec cette main, qui tient un ciseau, qui a découpé le tee-shirt.

 

Il y a aussi la volonté. Non, il ne voulait pas découper le tee-shirt. Il cherchait simplement à s’entraîner, à voir s’il pouvait commander à ce bras et à cette main-là, d’utiliser une paire de ciseaux. Et bon, le tee-shirt s’est retrouvé au mauvais moment, au mauvais endroit, c’est tout.

 

Quant aux gestes de violence, réalisés sous le coup de la colère, votre enfant les nie pour protéger son image de gentil qu’il entretient à son propos.

Quand il dit: « non, j’ai pas tapé » (alors que vous venez de le voir faire), interprétez plutôt « je ne voulais pas taper, l’autre m’a poussé à bout mais ce n’était pas mon intention, mon bras est parti tout seul ».

 

Si cela vous arrive (exceptionnellement) de donner une fessée à vos enfants, et que manque de bol, un autre parent vous prend sur le fait, il est probable que vous vous sentiez super mal et que vous cherchiez à minimiser votre geste en racontant combien votre enfant vous a poussé.e à bout, que le dragon de la colère vous a submergé et que votre geste, pour regrettable qu’il soit, ne reflète absolument pas la relation que vous voulez avoir avec votre enfant.

 

Alors, face à votre enfant qui nie ce que vous venez de le voir faire, prenez un peu de recul. Ne cherchez pas à l’accuser. Dites plutôt: « je vois une petite main qui a donné un coup ». Attrapez ladite main, et parlez-lui, à elle: « tu sais bien qu’il est interdit de taper, tu peux me faire une caresse à la place? »

Puis rappelez à la main que quand elle a envie de taper, il vaut mieux qu’elle le dise à la bouche, parce que la bouche peut dire: « arrête! » ou « tu m’as fait mal! », et ça aide mieux à résoudre le problème.

 

Si votre enfant est plus grand, vers 7 ans environ, il peut mentir. Il s’agit alors pour vous de partir, comme un enquêteur, à la recherche du bénéfice que votre enfant trouve en mentant.

 

Malheureusement, ce sont souvent nous, les parents, qui incitons (sans le vouloir) nos enfants à mentir.

En effet, chaque fois que nous les punissons, nous leur faisons passer le message qu’il vaut mieux ne pas se faire prendre. Ainsi le mensonge peut éviter une punition…

 

Quand vous aurez compris le bénéfice recherché par l’enfant, vous pourrez lui parler. Par exemple: « tu as dit ceci, alors que tu avais fait cela. Je suppose que c’était pour (bénéfice), et je comprends que tu aies voulu évité (punition). Le hic, c’est que quand tu ne me dis pas la vérité, je ne sais plus si je peux te faire confiance. »

Puis vous pouvez enchaîner sur les bénéfices pour votre enfant d’avoir une relation basée sur la confiance, et ainsi l’inciter à vous dire la vérité la prochaine fois, même si elle est désagréable.

Et si la fois suivante, il reconnaît avoir mal agi… au lieu de le punir, proposez plutôt une conséquence*!

 

Belle journée,

 

Caroline, la coach des parents bienveillants

https://moiparentbienveillant.com

 

PS: partagez donc cette p’tite histoire avec qui vous voulez! C’est votre première p’tite histoire? Il y en a plein d’autres! Et des articles, et des vidéos… Venez faire un tour sur le blog! https://moiparentbienveillant.com

*les punitions et conséquences, c’était le sujet de l’atelier du 7 septembre. Il est encore disponible en replay dans l’espace membre pour ceux qui s’inscrivent aux Ateliers du Parent Bienveillant, jusqu’à la semaine prochaine. Et aujourd’hui, le sujet c’est les conflits avec ses enfants. Pour participer, il faut s’inscrire avant 12h30! Et vu le tarif du premier mois, vous ne prenez pas beaucoup de risques…

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