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Cette semaine, j’avais envie d’aborder ce qui se passe dans une fratrie, car je vois de nombreux parents se débattre avec ça.
Dans notre rêve de famille idéale, les parents sont heureux, les enfants sont heureux, et surtout, ils jouent avec plaisir ensemble, sans jamais se bagarrer. Le fait que soi-même on se soit disputé régulièrement avec nos frères et sœurs semble totalement oublié, occulté… C’était la guerre avec mon frère à chaque fois qu’un J’aime Lire arrivait au courrier, pour savoir qui allait pouvoir le lire en premier, mais mes enfants, eux, devraient tranquillement attendre leur tour? Hum hum.
Retour dans la vraie vie… Parfois vous faites la tête, parfois c’est votre chéri qui la fait. Parfois vous vous prenez le bec pour 3 fois rien, à cause d’un stress vécu sur la route ou au travail qui vous a poussé à bout.
Vos enfants, c’est pareil. Ils subissent de nombreux stress dans leur journée, et le soir, un rien les énerve.
De plus, les enfants sont comme des éponges. Ils absorbent votre stress ou celui de leur frère ou sœur et se mettent à l’évacuer en tapant et en criant.
Ensuite, les enfants ne savent pas comment gérer leurs émotions (de nombreux adultes ont du mal eux aussi car ils n’ont pas correctement appris à le faire quand ils étaient enfants), et cumulé avec l’effet “éponge” un enfant énervé va très rapidement énerver les enfants qui l’entourent.
Cet effet “éponge” est lié à notre chimie intérieure du cerveau, comme on l’a vu dans mon précédent article “la science au service des parents”. Mais aussi à des “neurones miroirs” qui nous permettent d’entrer plus facilement en relation avec les autres, en nous mettant instinctivement au diapason de leurs sentiments: je suis calme, et les neurones miroirs de la personne en face perçoivent ce calme et lui donne l’information qu’elle peut l’être elle aussi. A l’inverse, je suis énervée, les neurones miroirs de mon interlocuteur capte cet énervement, et lui donnent l’information qu’il vaut peut-être mieux être sur ses gardes: inexplicablement il se sentira tendu et prêt à réagir à la moindre de mes remarques.
Enfin, jusqu’à 6 – 7 ans, les enfants ont beaucoup de mal à partager (c’est lié à la notion de défense du territoire, qui était vitale il y a quelques millions d’années, et qu’on observe encore à travers les guerres), et à se mettre à la place des autres.
Du coup, quand votre cadet voit votre aîné prendre du plaisir avec un jouet, ses neurones miroirs activent les hormones du plaisir dans son propre cerveau, et aussitôt, il cherche à prendre cet objet si plaisant.
Votre aîné, qui se fait arracher l’objet des mains, subit un stress important (chute des hormones du plaisir parce qu’il ne joue plus, augmentation en flèche des hormones du stress car il s’est fait agresser) qu’il ne sait pas gérer. Son réflexe inné est de récupérer l’objet par la force.
Votre cadet, par les neurones miroirs et aussi parce qu’il se fait agresser par votre aîné (sans réaliser qu’il est à l’origine du comportement de son aîné), subit également un stress important qu’il ne sait pas gérer et répond selon 3 schémas classiques :
- L’attaque (il répond coup pour coup, griffe, mord, hurle)
photo OpenClipart-Vectors/Pixabay
- La fuite (il s’enfuit en hurlant en direction de sa mère, son havre de sécurité)
- Le figement (il reste sur place, sans bouger ; l’autre enfant, ayant récupéré son objet, s’éloigne en général)
Ils ne font pas ça pour vous embêter, c’est simplement inscrit en eux, c’est instinctif. Cela vient de la préhistoire. Inutile de les gronder (même si on en meurt d’envie), ça ne ferait qu’ajouter à leur stress et n’arrangerait rien, au contraire.
Quelques solutions efficaces :
- Ne jamais laisser jouer seuls des enfants qui sont fatigués, car ils sont déjà sous stress élevé du fait de cette fatigue et la moindre contrariété se terminera en bagarre
- Lorsqu’ils sont reposés, et qu’ils jouent tranquillement, restez attentifs au signe numéro 1 annonceur d’un dérapage potentiel: le niveau sonore ; deux enfants qui se mettent à crier, à parler fort, sont en train de s’exciter et d’activer des hormones du stress, même s’ils rigolent. Il faut intervenir et proposer une activité apaisante (lecture, câlin, peinture, construction, etc…) ou défoulante (courir dehors, sauter dans les flaques d’eau, vélo, chatouilles sur le lit avec un parent, etc…) pour les aider à se calmer. A noter que des enfants qui se taisent tout à coup signalent en général qu’ils sont en train de faire une bêtise… Gardez-les donc toujours sous contrôle sinon visuel, au moins auditif.
- Lorsqu’une bagarre explose, attendez un instant avant d’intervenir ; laissez-leur le temps de trouver une solution (surtout s’ils sont un peu plus grands). Ils ont ainsi une opportunité fabuleuse d’apprentissage de la gestion des conflits. Mais si ça dégénère, intervenez avec calme et fermeté :
- Décrivez les faits : « j’ai entendu », « je vois »…
- Aidez leurs cerveaux à se calmer, par un câlin ou des paroles apaisantes, l’un après l’autre s’il leur est impossible de rester ensemble sans exploser à nouveau
- Quand ils sont calmés, rappelez-leur que vous comptez sur eux pour jouer ensemble sans se bagarrer, que les bagarres mènent aux guerres et que vous ne voulez pas la guerre à la maison
- Décrivez à nouveau les faits, et incitez-les à trouver une solution pour une prochaine fois : « qu’auriez-vous pu faire pour éviter la bagarre ? ». Au besoin, aidez-les. Par exemple : « ton petit frère t’a pris le jouet avec lequel tu jouais. C’est parce qu’il voit que tu t’amuses et qu’il veut s’amuser aussi. Au lieu de lui reprendre de force, tu pourrais te mettre à jouer à un autre jeu, en lui montrant combien il est amusant aussi, puis lui proposer un échange, qu’en penses-tu ? »
A noter que l’arrivée d’un second peut être vécue comme un véritable traumatisme par l’aîné. On entend régulièrement les parents dire: “Il était si gentil! Mais depuis l’arrivée de sa petite soeur, c’est devenu un vrai petit démon!”
C’est que jusqu’à 6 – 7 ans, un enfant est encore très sujet à l’angoisse de séparation. Il est encore extrêmement dépendant de sa mère et n’a pas encore la totale certitude qu’elle sera toujours là pour lui.
De plus, factuellement, avec l’arrivée d’un bébé, pendant quelques jours il est séparé de sa mère, sans qu’il comprenne forcément ce qu’il a bien pu faire pour mériter ça.
Et même si sa mère lui explique qu’elle va bientôt rentrer, avant 6 – 7 ans la notion du temps est trop floue et il peut avoir l’impression que sa mère est partie pour toujours.
Enfin, lorsqu’il retrouve sa maman, elle n’est plus la même. Elle est fatiguée, moins disponible qu’avant, et au moment où il aurait besoin de passer beaucoup de temps avec elle pour restaurer le lien abîmé par la séparation, elle en a justement beaucoup moins pour lui. Trop souvent, la petite sœur passe avant lui, est dans les bras de sa mère à « sa » place, ce qui active ses systèmes de défense de territoire.
Pour résoudre la situation, il faut vous armer de patience, et donner, donner, donner encore de l’amour, du temps et de la présence à votre enfant devenu grand frère ou grande sœur.
- Verbalisez pour lui ce qu’il peut ressentir vis-à-vis du bébé: de la colère, de l’agacement, de la jalousie, de la déception ; « il te dérange ce bébé », « tu préférerais qu’il ne soit pas né », « tu aimerais qu’on redevienne comme avant, juste papa, toi et moi », « tu pensais peut-être que tu pourrais jouer avec lui tout de suite, comme avec un copain »
- Passez le plus de temps possible avec votre aîné, sans le bébé
- Quand vous nourrissez le bébé, profitez-en pour lire une histoire à votre aîné, ou pour lui chanter des chansons
- Portez votre aîné « comme un bébé », faites-lui des papouilles « comme au bébé », dites-lui des mots d’amour
- Valorisez tout ce qu’il fait « comme un grand », dites-lui combien le bébé a de la chance de l’avoir comme grand frère ou grande sœur, qu’il pourra lui expliquer tout ce qu’il sait déjà, parce que le bébé ne sait rien encore, et qu’il faut tout lui apprendre
- Faites « parler » votre bébé (comme une marionnette) pour dire des choses gentilles à votre aîné, du style « je suis tellement contente d’être ta petite sœur ! », « j’ai hâte de grandir pour jouer avec toi », « tu veux bien me faire un câlin tout doux sur mon ventre ? », « tiens, je t’ai apporté un cadeau »…
Quand on accompagne bien l’arrivée du bébé, la phase d’adaptation est assez courte car l’enfant intègre le nouveau schéma familial avec facilité. Et rapidement, il découvre qu’il peut faire rire le bébé en faisant le clown… et une belle complicité se crée.
Mais si on a plus de mal, l’aîné peut rester sur sa colère, sa jalousie, sa frustration ou sa peur de perdre sa maman, et le cadet, soumis à un flot d’agression physique, verbale et non verbale de son aîné, peut en déduire qu’il s’agit d’un mode normal de relations avec un frère ou une sœur.
Il est donc primordial de leur rappeler, toujours, ce qu’on attend d’eux, et le leur montrer par l’exemple (ne jamais les taper, les traiter avec douceur et respect, ne jamais les insulter… et toujours s’excuser si l’on a mal agi).
Et pour les enfants qui vraiment, ne peuvent pas jouer 5 minutes sans que cela ne dégénère, même en vacances, même quand ils sont bien reposés et qu’ils ont mangé, c’est le signe qu’ils ont besoin d’apprendre à être ensemble. Pour cela… il faut être avec eux:
- jouez avec eux, à des jeux coopératifs, où c’est l’action de tous qui permet ou non de gagner;
- s’ils veulent absolument jouer à des jeux compétitifs, débrouillez-vous pour faire des équipes où ils sont ensemble contre vous, et laissez-les gagner;
- cessez toute comparaison entre eux, quel que soit le sujet. Valorisez plutôt leurs qualités uniques, qui font d’eux les enfants que vous chérissez; j’aime beaucoup à ce sujet le petit livre “Vous êtes tous mes préférés” de Sam Mc Bratney et Anita Jeram: 3 petits oursons s’inquiètent tout à coup de l’amour de leurs parents à leur égard, et leur papa leur fait à chacun la plus belle réponse qui soit.
- passez autant de temps de qualité que possible avec chacun d’entre eux, séparément; à ces occasions, invitez-le au restaurant, chouchoutez-le, dites-lui que vous l’aimez, câlinez-le… bref, faites-lui sentir par tous les moyens possibles qu’il est vraiment précieux à vos yeux;
- chaque fois qu’ils se bagarrent, soulignez les quelques minutes précédentes où ils ont réussi à jouer ensemble plutôt que de stigmatiser leur mauvais comportement; j’applique cette règle pour l’habillement du matin, toujours un peu compliqué. Lorsque cela fait 10 fois que je demande qu’ils s’habillent, et que je constate que l’un des enfants est tout nu avec une chaussette au pied droit, au lieu de le houspiller (ce qui est ma première réaction), je le félicite en décrivant: “bravo, je vois un enfant qui a ôté son pyjama et déjà enfilé une chaussette! Allez, maintenant l’autre chaussette et tout le reste des vêtements!”. C’est vraiment contre-intuitif mais cela donne d’excellents résultats: tout à coup, l’enfant, valorisé, se dépêche de terminer pour venir me montrer qu’il est habillé, et récolter encore des félicitations
- n’exigez pas de “pardon” (voir mon article “Dis pardon” à ce sujet) mais montrez-leur l’exemple en venant vous excuser auprès d’eux chaque fois que vous vous êtes mis en colère contre eux et que vos mots où vos gestes ont dépassé votre pensée
- faites-leur des câlins, des papouilles, des “bisous-prout” sur le ventre en leur rappelant comme c’est doux d’être caressé plutôt que d’être tapé
- organisez des tours de rôle pour les jouets qu’ils doivent se partager; à l’aide d’un minuteur, définissez que chacun pourra l’avoir pendant 2 minutes, avant de le donner à l’autre, qui l’aura pour 2 minutes, etc… et c’est celui qui ne joue pas qui surveille le timer
photo Yummymoon/Pixabay
- écrivez les règles de la famille: “les mains sont faites pour aider et donner des caresses, les mots peuvent faire mal alors on reste gentil et poli avec les membres de sa famille”
- n’hésitez pas à organiser des temps de parole en famille, le WE après le déjeuner, lors d’un moment de calme où chacun peut exprimer ce qu’il ressent sans être interrompu; tout le monde a le droit d’être en colère, fatigué, énervé. Ecouter les émotions c’est permettre à chacun de s’apaiser, puis de trouver des solutions, pour améliorer le bien-être de tous. Vous pouvez prendre l’image du bateau: toute la famille est un membre de l’équipage, et a son mot à dire, ainsi que sa responsabilité dans l’équilibre du bateau. Même bébé!
Si vraiment la situation perdure, il ne faut pas hésiter à aller consulter un spécialiste qui pourra aider vos enfants à faire la paix profondément, à soigner la cause dont ces bagarres incessantes ne sont que le symptôme. Pour cela, l’EFT (Emotional Freedom Technique) est un outil vraiment précieux, car il fonctionne très rapidement avec les enfants, dont les traumas sont encore récents.
J’espère que cet article vous aura donné des pistes! Si vous pensez qu’il peut aider quelqu’un de votre entourage, n’hésitez pas à lui envoyer.
Et comme toujours, j’adore vous lire! Alors, hop, commentez!
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Des situations familières et des paroles pleines de sagesse!
Pas toujours facile cependant de trouver la patience pour résoudre sereinement les conflits, surtout lorsque nous sommes nous même en proie à la fatigue, les disputes ou les contrariétés. C’est tout le défi à relever en tant que parent!
Merci encore pour les conseils avisés, c’est utile de trouver de la ressource lorsqu’on est à cours de patience!
Bisous à vous!
Merci! C’est vrai que la priorité en tant que parents… c’est d’être reposé. Plus facile à dire qu’à faire, surtout avec un bébé qui ne dort pas encore très bien la nuit, encore moins quand on a en plus un ou deux (ou plus) autres enfants plus grands qui ne font plus la sieste en journée. La solution: chercher de l’aide (conjoint, grands-parents, crèche, voisins…), pour dégager régulièrement des temps « sans enfant », pendant lesquels on DORT. Le ménage, le linge, les courses, ça peut attendre! Et si le souci n’est pas le sommeil, mais plutôt le stress, alors ces temps sans enfant doivent servir à se ressourcer: massage, activité qui nous plaît, sortie entre copines…
Merci il y a pas mal de choses qui m’ont fait rire car cela fait écho a ce que je vis avec mes enfants il y a quelques conseil auxquels je n’avais pas pensé et que je vais tenté. Il est vrai qu’il n’est pas facile de toujours rester calme mais je vais essayer très fort!!! Etant mère célibataire et le père n’étant plus là pour m’aider (et tant mieux d’ailleurs…) c’est encore moins évident. ils ont 6 et 7 ans garçon et fille et ça complique les choses d’être si rapprochés et de sexes opposés. Un grand courage à tous les parents du monde et plein de bonheur à toutes ces familles.