La honte… j’ai crié sur mes enfants

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Aujourd’hui, mon article est très personnel. J’ai vraiment hésité à l’écrire, parce que j’avais honte.

Mais je pense que je vous dois, à vous, mes fidèles lectrices (et rares, trop rares) lecteurs, la vérité.

Je suis peut-être engagée dans la bienveillance depuis plusieurs mois maintenant, et je connais énormément de choses sur le sujet, que j’applique et qui fonctionnent; je suis même en train de finaliser un programme, un condensé des meilleurs outils, justement pour cesser de crier sur ses enfants!

Mais ces jours-ci, tout semble aller de travers. Mon benjamin, qui avait enfin commencé à faire ses nuits (à presque 3 ans, il était temps pensais-je), recommence à me solliciter la nuit. Ah, et aussi, le soir jusqu’à 21h30 – 22h. Ah, et pour lui, le matin c’est 5h30 – 6h. Ca fait donc des courtes nuits. Pour moi, parce que bien sûr, c’est MAMAN qu’il veut, pas papa.

Mon cadet (bientôt 5 ans et demi), toujours très en demande de câlins, semble en vouloir encore plus que d’habitude. Ces derniers temps, il ne se passe pas un soir sans qu’il me dise qu’il n’aime pas l’école et qu’il voudrait que je sois une maîtresse, pour pouvoir rester avec moi. Il lui faut des câlins, et des tapotements EFT (Emotional Freedom Technique, j’en parle dans mon guide gratuit « 5 outils pour gérer et limiter les crises avec bienveillance »).

Mon aîné, 8 ans, se transforme quasiment tous les soirs en ado impertinent qui agace ses frères, les fait hurler, les reprend comme s’il était leur père (pas trop bienveillant) quand ils font une bêtise puis s’empresse d’aller la faire avec eux. Mais surtout il me tient tête, refuse d’obéir à mes demandes (que j’essaie pourtant toujours de formuler comme des demandes et non comme des ordres), et semble n’être jamais satisfait (il voudrait aller au restau tous les soirs, me réclame un smartphone sans arrêt, quand ce n’est pas une voiture télécommandée – il en a déjà une).

Cerise sur le gâteau, je me suis coincé quelque chose dans le dos, et cela va faire une semaine que je souffre, sans vraiment savoir d’où ça vient; une première visite chez l’ostéo n’a rien donné, et le scanner indique un dos “normal”. Mais moi je souffre en permanence, cherchant en vain une position qui me laisserait un peu de répit. Et comme j’ai mal aussi la nuit… je dors moins bien.

 

L’autre soir, j’ai craqué. Trop, c’en était trop. J’avais simplement besoin que mon aîné accepte enfin d’aller prendre sa douche, que mon cadet me lâche avec ses demandes incessantes d’imprimer des coloriages et que mon benjamin cesse de hurler “t’est un coton” tant que je n’avais pas répété “oui, c’est un cochon”). La maison était en bazar, je n’avais aucune idée de ce que j’allais préparer pour le dîner, mon chéri venait de m’informer par texto qu’il rentrerait vers 19h30 (c’est-à-dire APRES la douche et le dîner des enfants), et mon dos me lançait terriblement.

Alors j’ai hurlé. J’en ai perdu la voix tellement j’ai crié.

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Mon aîné s’est renfrogné encore plus. Mon benjamin a levé les yeux de son livre et m’a observée d’un air inquiet.

Mais c’est mon cadet, pas franchement impressionné, qui m’a fait taire en commentant d’un ton docte: “maman, c’est pas bien, tu dis aux autres mamans de ne pas gronder et toi c’est ce que tu fais”.

 

J’aurais voulu me cacher sous terre.

J’ai tout laissé en plan et je suis allée me coucher sur mon lit. J’ai pleuré un peu, ce qui m’a apaisée.

Couchée j’avais un peu moins mal au dos. Alors, j’ai commencé à réfléchir. Après les premières pensées culpabilisantes en mode: “c’est vrai, franchement, tu te la joues bienveillante, tu donnes des conseils et tu n’es même pas capable de te contenir”, j’ai décidé de changer de disque.

J’ai commencé à me féliciter.

Pour avoir pris soin de moi, en allant voir un ostéo et en allant faire un scanner pour mon dos, malgré un emploi du temps chargé.

Pour être là pour mes enfants, même pas trop en forme.

Pour tout le chemin parcouru, parce que malgré ce dérapage, j’étais quand même une “bonne” maman, la plupart du temps.

 

Et puis j’ai pris de longues inspirations. Je me suis forcée à sourire (même si je n’en avais pas trop envie), car je sais désormais que c’est sourire qui rend heureux, et non l’inverse.

Mon benjamin a déboulé dans la chambre et m’a fait un câlin. J’ai entendu mon aîné qui commençait (en râlant) à prendre sa douche. Mon cadet m’a apporté le travail “de grande section” qu’il avait fait à l’école, tout fier (il est en moyenne section).

 

C’est à ce moment-là que j’ai décidé que j’écrirais un article sur ce moment.

 

Parce que même si j’ai tendance à l’oublier, PERSONNE n’est parfait (moi la première). La bienveillance c’est aussi de savoir s’écouter. Je souffrais, j’étais fatiguée par le manque de sommeil, j’aurais dû demander de l’aide au lieu de vouloir tout gérer seule “comme d’habitude”.

 

Un peu plus tard, mon fils aîné toujours bougon continuant de “me chercher”, j’ai pris le temps de l’interroger sur ce qui s’était passé à l’école. J’ai cessé de voir son attitude comme impertinente ou volontairement désagréable, mais plutôt comme le symptôme d’un mal être. J’avais vu juste: il avait été malmené par des grands à l’école, qui l’avaient traité de “monsieur prout”. Je lui ai suggéré, si ça recommençait, de bomber le torse et de clamer “oui, je suis monsieur prout! d’ailleurs, t’en veux un?” puis de faire des bruits de pet en direction de ces garçons, ce qui l’a fait beaucoup rire. J’ai tout à coup retrouvé mon garçon chéri, serviable, câlin et toujours prêt à rire, et j’ai pu lui expliquer comment certains enfants, qui embêtaient les autres, choisissaient surtout ceux sur qui ça marchait, c’est-à-dire qui étaient chagrinés par ce qu’ils entendaient. La solution était de ne pas montrer qu’on était chagriné, car si on tournait les choses à la rigolade, cela faisait rire les autres et les tourmenteurs partaient chercher une autre victime.

 

Ce soir là, nous avons dîné plus tard que d’habitude. Mais je me sentais beaucoup plus zen… Et « bizarrement », le lendemain, mon dos me faisait moins mal.

 

Si vous aussi, vous sentez que vous dérapez, que vous hurlez sur vos enfants alors que vous voulez être bienveillant avec eux, des solutions existent. Il ne s’agit pas de transformer vos enfants en petits soldats silencieux qui se mettraient tout à coup à vous obéir au doigt et à l’œil, mais bien de vous changer, vous. Ça commence par accepter que l’on n’est pas parfait. Accepter que l’on a un peu de boulot à faire sur soi. Se pardonner pour ses erreurs, demander pardon à ses enfants, et repartir du bon pied sur le chemin de la bienveillance. Il n’y a que le premier pas qui coûte comme dit le dicton, et c’est vrai: le principal, c’est de se lancer!

Comme je vous le disais en début d’article, je suis en train de finaliser (si mon dos veut bien me laisser tranquille) un programme de 21 jours pour cesser de crier sur ses enfants: il sera bientôt accessible, avec une jolie réduction pour son lancement. Avec les vacances qui arrivent, c’est un véritable cadeau à se faire et à faire à ses enfants!

EDIT: le programme est en ligne! Pour en savoir plus, c’est là.

 

Caroline, la coach en bienveillance, qui a perdu une bataille… mais pas la guerre!

 

Si cet article vous a parlé, dites-le moi en commentaire, ça aidera sûrement d’autres mamans (on se croit souvent la seule à “déraper”, du coup on culpabilise… ce qui ne rend service à personne).

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Ce n'est pas parce qu'on tient un blog sur la parentalité bienveillante, qu'on connaît douze mille façons de gérer les crises avec bienveillance, qu'on devient pour autant un parent parfait... dans cet article je témoigne que moi aussi, ça m'arrive de crier sur mes enfants (et c'est dur de l'admettre)

Ce n’est pas parce qu’on tient un blog sur la parentalité bienveillante, qu’on connaît douze mille façons de gérer les crises avec bienveillance, qu’on devient pour autant un parent parfait… dans cet article je témoigne que moi aussi, ça m’arrive de crier sur mes enfants (et c’est dur de l’admettre)

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8 commentaires sur “La honte… j’ai crié sur mes enfants”

  1. Eh, finalement « wonder mom » est encore humaine … nous avons tous nos limites et nos enfants se font une priorité de nous y pousser …
    Fière de toi, tu peux être … jeune ‘padawoman’

    « Une saint n’est pas celui qui ne tombe jamais, mais celui qui se relève à chaque fois. »
    Cy

  2. Je suis en ce moment dans cette periode, j ai l impression que mon fils de 3 ans et demi me mets au défi à chaque fois que je lui demande quelle que chose (sans ordre avec un s’il te plait…) il me répond non et me regarde avec un aire de défis. Fatigue qui me rend moins patiente je luibdemande d’arreter ce regard et la il se manque de moi (tire la langue, faitvdes grimace) et je crie. Alors que j arrivais à ne pas crier me voila dans la machine infernal des crie. Je vais me remttre en question étant en congés essayer de comprendre pourquoi il a changé et ce qu il ne va pas.

    1. Merci pour votre commentaire! A cet âge, votre fils entre dans une phase d’affirmation. Son regard, que l’on interprète souvent comme du défi, est intense car votre fils est en plein apprentissage du pouvoir des mots, celui du « non » en particulier. Il est également en train d’intégrer les relations de cause à effet (entre son non et votre réaction), et aussi de découvrir le pouvoir de sa volonté, qui peut s’affronter à la votre.
      Et quand il semble se moquer de vous, en réalité il perçoit bien votre agacement, n’en comprend pas la cause, et tente, par des pitreries, de se reconnecter de manière joyeuse avec vous. Alors oui, c’est pénible, usant, et ça demande une grosse dose de patience de la part des parents, mais heureusement ça ne dure pas. Surtout si on ne crée pas de jeu de pouvoir là où il n’y en a pas. La solution: à chaque « non », réfléchir à notre demande. Peut-on proposer un choix? L’enfant sera ravi de constater que son « non » a du pouvoir, et passera vite à autre chose. Et si on s’est braqué, et que l’enfant semble vraiment nous narguer, le mieux est de fermer les yeux, de respirer un bon coup, et dire calmement: « je vois que tu as envie de rigoler; moi, pas trop, je suis en colère. Ca va passer, mais pour l’instant je n’ai pas envie de rire. Veux-tu un câlin? Parce que même en colère, je t’aime ». Cela devrait le faire cesser et surtout, ce temps de câlin devrait beaucoup vous apaiser. Belle journée!

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