On a tous en mémoire des moments où nos enfants se sont comportés comme des petits mogwaïs doux à la voix légère et mélodieuse, comme des petits anges au rire cristallin et communicatif, quelques minutes où ils ont joué tranquillement sans se chamailler…
Mais si vous lisez ce blog, c’est probablement que vous vivez ou avez vécu d’autres moments où sans raison apparente, les mogwaïs sont devenus gremlins, et les anges ont laissé la place à des petits démons incontrôlables.
Le truc, c’est que nous aussi un jour, nous avons été enfant. On a grandi, développé notre patience, on a appris à se contrôler… mais parfois le gremlin en nous refait surface! Et il nous empêche d’être le parent bienveillant que l’on voudrait être pour son enfant.
Alors, qu’est-ce qui active le gremlin chez nos enfants? A vrai dire, toute situation qui le met en danger à court ou long terme:
- Faim => besoin de nourriture
- Sommeil => besoin de repos
- Émotion négative (peur, colère, tristesse, insécurité, douleur, ennui, stress) => besoin de réconfort, d’interaction positive, d’attention, d’amour
- Dérèglement interne (fièvre, hypo ou hyperglycémie, maladie, surcharge des capteurs sensoriels) => besoin de retour à la normale
Bien entendu, comme nous sommes des anciens enfants, ce sont les mêmes causes qui réveillent le gremlin en nous, parents.
Avec en bonus, l’effet des neurones miroirs : le gremlin en l’autre a tendance à réveiller le gremlin en nous!
La bonne nouvelle, c’est que les neurones miroirs fonctionnent aussi dans le sens du retour au calme: le parent-mogwaï a plus de chance de réveiller le mogwaï en son enfant que le parent-gremlin!
Bon alors, action. La prochaine fois que mon enfant se transforme en gremlin:
1. Je fais le tour de mes besoins pour m’assurer que j’ai suffisamment de ressources pour rester mogwaï pendant les quelques minutes nécessaires au terrassement du gremlin face à moi; si ce n’est pas le cas, vite, de l’air:
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- je m’éloigne (autre pièce)
- je respire à fond, lentement, 3 fois
- si la colère m’a déjà envahi, je crie (dans l’autre pièce), voire je me défoule sur un coussin
- dès que ça va mieux, je retourne auprès de mon petit gremlin
2. Je fais le tour des causes possibles de l’activation du gremlin chez mon enfant et j’y remédie le plus vite possible:
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- faim => à table! Et si ce n’est pas l’heure, ou pas le lieu, je me débrouille pour toujours avoir des amandes, noisettes, noix de cajou sur moi, ça permet de caler la faim sans risque de dérèglement de la glycémie (autre cause d’activation du gremlin).
- sommeil => au lit! Je peux aussi faire un tour en écharpe, en poussette ou en voiture, proposer un temps de câlin ou de lecture, réduire la lumière de la pièce et initier un jeu calme…
- émotion négative => câlin! Je me mets au niveau de l’enfant (accroupi, à genoux, assis) et je lui apporte 100% de mon attention, en parlant d’une voix calme et douce, en verbalisant ce qu’il ressent.
- malade ou blessé => pimpon! C’est l’heure de sortir la trousse à pharmacie.
- surexcité => par ici la sortie! J’emmène mon enfant prendre l’air, soit pour se défouler (par exemple s’il est en état d’hyperglycémie après l’ingestion de bonbons ou boissons sucrées), soit pour revenir au calme (par exemple s’il était dans un environnement trop bruyant ou comportant trop de choses à regarder, toucher…)
3. Une fois le mogwaï revenu, je m’auto-congratule et je note ma réussite en quelques mots parce que c’est hyper chouette ce que j’ai réussi à faire! En plus, la prochaine fois ce sera encore plus rapide.
Est-ce que ce post vous a plu? Vous a-t-il apporté quelque chose? Avez-vous essayé quelques-unes de ces techniques? N’hésitez pas à m’en parler dans les commentaires, et à partager ce post sur les réseaux sociaux!
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Très intéressant les solutions, quoique parfois face à un gremlin qui est fatigué, lui proposer un jeu calme n’est pas toujours bien accepté par le-dit gremlin.
J’ai deux adorables petites filles qui jouent la plupart du temps ensemble. Bien sûr comme vous le décrivez, ça leur arrive de se « chamailler » à un niveau sonore plus ou moins acceptable. La plupart du temps j’arrive à déterminer la cause (fatigue, colère, frustration…) Mais parfois il m’est impossible de les calmer. Du coup avec la grande de 5 ans, nous avons pris la directive suivante avec mon mari : quand elle ne parvient plus à contrôler ses émotions, nous la laissons se calmer dans sa chambre. Au bout d’un moment je retourne la voir en douceur, sans rien dire parfois et je prend le temps de m’allonger à côté d’elle. Je suis toujours partagé entre me dire qu’elle va vraiment mal et qu’elle joue la comédie. A partir de quel âge un enfant va « jouer » le fait d’être triste ou en colère pour obtenir quelque chose ?
Pour moi, un enfant apprend très tôt les relations de cause à effet. Je souris, maman me sourit. Je pleure, maman me console. De mon point de vue, il est donc tout à fait possible qu’à 5 ans, une petite exagère ses larmes pour obtenir l’attention de ses parents (c’est vital pour elle de remplir son réservoir d’amour!).
Cela dit, dire qu’elle « joue la comédie » suppose que l’enfant pose l’acte conscient de feindre une émotion pour manipuler son parent, et ça, je pense qu’avant au moins 7 ans l’enfant n’en est pas capable.
Souvent, nous attribuons à notre enfant une intention qu’il n’a pas. Lui veut seulement plus d’attention, plus d’amour, et il a intégré une méthode qui semblait fonctionner…
je viens de recevoir 22 personnes chez moi pour nouvel an, dont 9 enfants.
L’un deux de 9 ans est rentré dans la chambre de mon fils et a tout saccagé. Dézingué les légo, éparpillé et démonté les toupies, brutalisé la guitare.
Mon fils, peu courageux devant ce « gremlins », est parti se réfugier dans notre chambre. Mais c’est que dans notre chambre, 3 petites filles jouaient au trampoline sur notre lit, le tout devant le papa qui souriait comme un benêt.
Alors excusez-moi mais j’ajoute à vos remarques indulgentes, cette règle de bons sens : les enfants, il faut d’abord les élever. Et leur inculquer un minimum de savoir vivre.
Merci Pierre pour ce commentaire! Il est bien évident que « bienveillant » n’est pas du tout synonyme de « laxiste ». Les enfants ont besoin d’être cadrés et éduqués. Pour bien vivre en société des règles doivent être établies et il n’est pas question d’accepter qu’un enfant de 9 ans saccage les jouets d’un copain, ou qu’un adulte laisse des enfants faire du trampoline sur le lit de la personne qui reçoit.
Bien entendu, ces règles doivent être rappelées à l’enfant tout au long de l’enfance, d’une part parce qu’elles sont nombreuses, et souvent à géométrie variable (pas les mêmes selon les lieux ou l’âge de l’enfant), et d’autre part parce qu’elles viennent souvent réduire sa liberté et que comme tout être humain, il veut être libre d’agir comme il l’entend (c’est d’ailleurs l’un des but de l’apprentissage des règles: « la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres » comme dit le dicton).
Mon article a plutôt pour objectif d’éclairer sur les raisons qui mènent un enfant à se comporter en gremlin (et donc à avoir un comportement inacceptable selon les règles parentales ou de société), de manière à éviter que cela ne se produise. L’idée est également de rappeler aux parents que nos enfants ne font généralement pas « exprès » d’agir « mal » pour nous embêter, un rappel qui me semble indispensable pour éviter les cris, menaces et punitions qui ne sont rien d’autre que des jeux de pouvoir.
Donnez mon adresse mail (caroline@moiparentbienveillant.com) aux parents de ce garçon ainsi qu’au papa qui laissait les petites filles faire du trampoline sur votre lit, je serais ravie de les accompagner pour apprendre à cadrer leurs enfants avec bienveillance!
Vous avez tellement raison !!! Être bienveillant ne veut surtout pas dire être permissif ou laxiste ! Notre rôle premier en tant que bon parent c’est expliquer à nos enfants les limites de savoir vivre. Il faut arriver à faire la nuance entre parent autoritaire, bienveillant et permissif. Je vois la bienveillance comme une capacité à élever nos enfants de telle façon à les faire grandir dans le respect des règles de vie et de la société mais en évitant brimades et rabaissement. Bin, c’est plus facile à dire qu’à faire.